A.3 Protection et mise en valeur des milieux naturels et agricoles
pour réduire la pression sur les écosystèmes et intégrer la nature aux milieux de vie
Protéger les sols agricoles, les milieux naturels et la biodiversité
- Préserver les terres agricoles de toute urbanisation, qu’elles soient exploitées ou en friche, et officiellement en zone agricole ou non.
- Préserver les milieux naturels à haute valeur écologique de toute urbanisation (p. ex. milieux humides, boisés d'exception, grand ensemble naturel, écosystèmes d’intérêt pour des espèces menacées ou vulnérables, milieux naturels protégés)
- Proscrire tout remblai de cours d'eau et éviter la construction à proximité des berges.
- Maintenir la continuité des milieux naturels.
- Minimiser les impacts de l'écoquartier sur l’environnement naturel et agricole (érosion des sols, plantes envahissantes, compaction et imperméabilisation des sols, etc.).
Améliorer les trames écologiques (ou trames vertes et bleues)
- Assurer la continuité des milieux naturels, en préservant ou en complétant notamment les corridors écologiques au sein et à proximité de l'écoquartier.
- Offrir une présence végétale importante pour augmenter la canopée et les surfaces perméables, autant dans l'espace public que privé.
- Planifier la restauration des cours d'eau dans l'agglomération.
- Assurer la protection des sources d'alimentation en eau potable (p. ex. préservation des nappes phréatiques).
Trame écologique
Une trame écologique est formée d’un réseau favorable à la réalisation des processus écologiques liant les organismes et leur environnement (décomposition, évolution des espèces, etc.). Elle comprend principalement:
- des réservoirs de biodiversité, où cette dernière est suffisamment riche pour assurer le fonctionnement des habitats naturels;
- des corridors écologiques, assurant des connexions entre les réservoirs de biodiversité pour permettre les déplacements des espèces.
Les processus écologiques ne répondant pas aux limites administratives d’un territoire, la planification d’une trame écologique doit tenir compte de plusieurs échelles, de celle du quartier (parcs, végétation sur rue, éléments naturels des terrains privés, etc.) à celle de l’agglomération (les rivières et plans d’eau, la connexion des milieux naturels aux boisés urbains, etc.).
Source: Vivre en Ville.
Assurer une interaction sensible entre les milieux naturels ou agricoles et les milieux urbanisés
- Créer des trames vertes entre les villes et villages et dédier des espaces pour l'agriculture de proximité.
- Intégrer des activités agroalimentaires à faible nuisance au sein de l’écoquartier, lorsqu’il jouxte des terres agricoles.
- Assurer des zones tampons suffisantes pour préserver les habitats naturels.
- Assurer une distance séparatrice suffisante entre les activités agricoles génératrices de nuisances et les habitations.
- Mettre à profit les nouveaux aménagements et les nouvelles constructions pour mieux faire face aux risques d’inondation (aménagements et bâtiments adaptés, pénétration de l’eau dans le quartier, etc.).
- Déminéraliser certains espaces urbanisés pour favoriser la recharge des nappes phréatiques.
- Donner accès à une nature de proximité pour les résidents, par exemple en développant une offre récréotouristique locale.
- Limiter la pollution lumineuse et les nuisances sonores aux abords des zones naturelles.
Réduction de la minéralisation
La réduction de la minéralisation de l’environnement bâti est un élément clé d’une approche écosystémique de l’aménagement. La minéralisation, notamment liée à un aménagement axé sur l’automobile, entraîne de nombreuses conséquences néfastes sur l’écosystème naturel et les milieux de vie, dont les îlots de chaleur urbains sont un exemple bien connu. Dans l’optique d’une approche écosystémique de l’aménagement, il importe à la fois d’éviter la minéralisation de l’environnement bâti et de se doter d’une stratégie de déminéralisation.
Ouvrages pour aller plus loin
Ouvrages de Vivre en Ville
- VIVRE EN VILLE (2014). Villes nourricières: mettre l’alimentation au cœur des collectivités, 141 p. (coll. Outiller le Québec, n°6).
- VIVRE EN VILLE (2016). Croître sans s'étaler: où et comment reconstruire la ville sur elle-même. 123 p. (coll. Outiller le Québec, n°7).
- VIVRE EN VILLE (2022). Municipalités amies du climat : exemples d'études et de projets ouvrant la voie à des municipalités sobres en carbone et résilientes, (coll. Passer à l'action).
Autres ouvrages
- BOUCHER, Isabelle et Nicolas FONTAINE (2010). La biodiversité et l’urbanisation, Guide de bonnes pratiques sur la planification territoriale et le développement durable, ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, 178 p. (coll. Planification territoriale et développement durable).
- FONTAINE, Nicolas, Sandrine JOUIS, Astrid MARTIN et Frédéric OTIS (2020). L’agriculture urbaine, Guide de bonnes pratiques sur la planification territoriale et le développement durable, ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, 103 p. (coll. Planification territoriale et développement durable).